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Pique-fleurs
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Le projet « Aveuglami »
Aveuglami et l'enseignement de la géométrie
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Aveuglami et l'enseignement de la géométrie
L'idée de départ a été de regarder si la pratique de l'origami pouvait être une aide à l'enseignement de la géométrie dans les classes primaires. Bien entendu, cette pratique ne vient en aucun cas se substituer aux autres pratiques connues, mais doit être considérée comme une pratique supplémentaire.
Le cadre est celui de l'Institut des Hauts-Thébaudières, à Vertou, institut spécialisé qui accueille des enfants handicapés visuels
/// 1 - le début du projet : année scolaire 2005-2006
Lancé en septembre 2005 lors d'une réunion entre M. Lucas, D. Marquez, M. Papineau et Y. Potel, il a été décidé de mettre en place une expérimentation faisant suite à un autre essai concernant le traçage géométrique.
Les bases de cette expérimentation ont été les suivantes :
- public visé : enfants de niveau CP
- s'appuyer exactement sur le programme de mathématiques de l'enseignement primaire
- objectifs à atteindre :
. appropriation du papier
. réaliser et reconnaître des figures de base (carré, rectangle, triangle).
- constitution d'un fonds pédagogique
. par exemple, ensemble de figures en bois. Plus solide, plus rigide.
. voir le catalogue de l'AVH.
- 2 séances d'une demi-heure par semaine. Premières séances :
. repérage de papiers différents (alu, sopalin, cellophane, ...)
. froissage de papier (mettre en boule, obtenir des formes, ...)
. froisser puis déplier (adresse, délicatesse du toucher)
. plier, le plus petit possible
. plier une feuille en deux, ce qui implique un repérage bidimensionnel (droite, gauche, haut, bas).
. plier, puis replier encore, puis déplier et inverser les plis pour créer un éventail.
- apport M. Lucas
. étude des différents types de figure de base
. différentes méthodes pour créer des figures
. trouver des pliages sympathiques
L'évaluation de cet essai en juin 2005 a conduit les enseignants à revenir sur l'objectif recherché et les moyens à associer.
/// 2 - la validation du projet : année scolaire 2006-2007
Après une deuxième année d'expérimentation, Monsieur Jean-Marie Cierco, Inspecteur de l'Enseignement techniue, validait cet enseignement, notamment au vu du bilan technique qui suit (extraits) :
«
Les progrès réalisés par les enfants ont été manifestes, tant dans le domaine de la maîtrise de techniques élémentaires de pliage que dans l’appropriation d’un vocabulaire géométrique précis.
Les principales remarques que l’on peut faire sur le plan technique sont les suivantes :
- Les enfants sont venus à bout de la plupart des pliages qui leur ont été demandés. Le vocabulaire propre à l’origami (pli vallée, pli montagne, plier bord à bord, …) est compris. Certaines techniques leur ont demandé beaucoup d’efforts, mais la capacité à réaliser un pliage modulaire (cube en quatre parties) montre que des pas importants ont été franchis.
- Les enfants malvoyants ont fait des progrès plus rapides et plus importants que les enfants non-voyants, grâce à leur capacité visuelle même réduite. Par contre, les enfants malvoyants ont très peu utilisé leur sens du toucher.
- Il est évident que la motivation de chaque enfant joue un rôle essentiel dans sa réussite. Des temps d’attente trop longs entre chaque vérification par un enseignant, une mauvaise compréhension des instructions conduisant à une situation d’échec récurrente, une difficulté à se concentrer longtemps, autant d’éléments qui conduisent un enfant à se décourager et à abandonner tout effort. Ce point devrait être surveillé.
- Le rôle des enseignants est déterminant, en particulier en termes de vérification du travail des enfants et de soutien permanent à leurs efforts. L’expérience acquise à l’occasion d’ateliers pour adultes a montré qu’il est très difficile (voire impossible) pour un enseignant voyant d’assurer un bon rythme au-delà de 4 personnes handicapées visuelles. Ceci est encore plus vrai si l’enseignant est lui-même non-voyant. Cette même expérience montre que la présence d’une deuxième personne permet de gérer jusqu’à 7 ou 8 élèves, quitte à répartir les rôles. Par exemple, la deuxième personne peut prendre en charge préférentiellement 2 ou 3 élèves plus lents, ou ayant plus de difficultés, de manière à leur apporter un soutien permanent.
- Il n'est pas besoin que les enseignants soient des experts du pliage, même si ce n’est pas interdit. Leur rôle est simplement rappeler les bases géométriques sous-jacentes aux exercices, d’énoncer les séquences de pliage, de vérifier que l'exercice annoncé est en cours de réalisation par tous les enfants, et d'apporter éventuellement une assistance minimale à tel ou tel élève en difficulté ou en retard. Une formation relativement courte (de l’ordre de 4 demi-journées) devrait permettre à tout enseignant d’aborder sans trop de crainte un tel atelier.
- Il est intéressant d’utiliser une grande variété de papier, de manière à augmenter la sensibilité au toucher. Cependant, certains exercices sont plus faciles à réaliser avec un papier d’une nature donnée, et très difficiles avec un autre type de papier. Le choix du matériau doit donc être fait avec soin.
- Une très grande attention doit être apportée au vocabulaire employé. Il doit être précis, cohérent avec le vocabulaire utilisé en géométrie, réutilisé systématiquement chaque fois que c’est nécessaire.
- Si la liste des pliages élémentaires géométriques disponibles semble relativement complète, il serait utile de chercher d’autres pliages plus « ludiques » faisant intervenir des notions géométriques, et de renforcer la liste des idées d’exercices potentiels.
En conclusion, cette première expérience peut être qualifiée de réussite sur le plan technique. Des pistes d’amélioration pour la classe de CP ont été identifiées, mais les principes fondamentaux sont d’ores et déjà en place et maîtrisés. Une poursuite d’expérience dans les classes de CE1 et de CE2 permettrait, les techniques élémentaires ayant été acquises, de concentrer le travail sur des concepts géométriques plus profonds, passant graduellement de la simple perception à une compréhension de fond des propriétés mises en jeu. »
/// 3 - Le passage de l'expérimentation à un enseignement rigoureux
Sous l'impulsion de Solène Juvin et Pascal Aymard, l'expérimentation s'est transformée en un enseignement rigoureux, dont le cadre général est connu sous le titre de « La Boîte à Pliages ».
Ces deux enseignants ont créé un ensemble de fiches d'enseignement, à destination des professeurs et des élèves, permettant la mise en place d'un enseignement de géométrie s'appuyant (entre autres) sur la pratique de l'origami.
Deux points semblent essentiels :
- le strict respect du programme de mathématiques de l'enseignement primaire,
- l'utilisation systématique du vocabulaire mathématique, auquel vient s'ajouter un vocabulaire non moins précis issu de l'origami.
Les principaux résultats de cette recherche sont contenus dans le mémoire intitulé « La Boîte à Pliages Géométriques » , présenté en 2010 par Pascal Aymard pour l'obtention du CAEGADV.
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Fichier(s) à télécharger
Pascal Aymard, « la Boîte à Pliages Géométriques » , mémoire pour obtenir le CAEGDV, 2010 -- PA-CAEGDV2010.pdf Réflexions sur l'expérience d'enseignement de la géométrie à l'aide de l'origami -- EnsGeometrie.pdf 2 fichier(s) à télécharger
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